Le 11 mars 2024, un atelier organisé par le SYNPHOT (Syndicat National des Praticiens Hospitaliers du Togo) dans le cadre du projet LAR UE-TOGO (Projet de renforcement de la société civile pour la promotion et la protection de la liberté d'association et de réunion au Togo) pour renforcer les capacités des Organisations de la Société Civile (OSC) a été interrompu par les autorités à l’hôtel Ivans Plaza de Kpalimé.
Alors que les activités étaient en cours, un gendarme est intervenu sur ordre du préfet de Kloto, Monsieur Kokou Bertin Assan, ordonnant la suspension immédiate de l’atelier et la dispersion des participants.
Les motifs
avancés pour cette suspension incluaient l’absence de notification de l’atelier
auprès de la préfecture et l’absence de récépissés pour certaines associations
invitées. Cette interruption soulève de sérieuses questions sur le respect des
libertés fondamentales au Togo, notamment le droit d’association et de réunion
pacifique.
Une atteinte répétée aux Droits des OSC
Ce n’est pas
la première fois que des événements organisés par des OSC au Togo sont
arbitrairement suspendus ou empêchés par les autorités. Ces actions récurrentes
visent à restreindre l’espace civique, entravant les efforts des OSC pour
participer activement à la vie publique et promouvoir la transparence et la
redevabilité des institutions étatiques.
Les OSC jouent un rôle crucial en surveillant et en influençant l’action publique, en particulier dans un contexte où les mécanismes de participation citoyenne restent limités. Empêcher ces organisations de se réunir affaiblit leur capacité à sensibiliser, former et mobiliser les citoyens autour des enjeux de gouvernance, de démocratie et de droits humains.
Face à ces
incidents, il est urgent que les autorités togolaises revoient leur approche
envers les OSC et respectent les engagements internationaux du Togo en matière
de droits humains, notamment la liberté d’association et de réunion. Les OSC et
les partenaires internationaux doivent également intensifier leur plaidoyer
pour dénoncer ces pratiques et promouvoir un environnement plus favorable à la
société civile.
Cet atelier, bien que suspendu, reflète la détermination des OSC togolaises à poursuivre leurs missions malgré les obstacles. Il est crucial que ces acteurs puissent opérer sans crainte de représailles, car leur rôle est essentiel pour une gouvernance transparente et participative au Togo.
La suspension de cet atelier à Kpalimé est un rappel alarmant des défis auxquels font face les OSC au Togo. En empêchant ces organisations de se réunir, les autorités compromettent les efforts de consolidation démocratique et sapent la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Il est impératif de défendre la liberté.