Lucile Pons est chargée de mission cofinancement au CCFD-Terre Solidaire. A l’automne 2024, elle s’est rendue à Lomé, au Togo, afin de rencontrer les 4 partenaires togolais engagés sur un projet en faveur de la liberté d’association et de réunion. Ce projet, prévu pour une durée de 4 ans, est cofinancé par l’Union européenne.
Le temps d’un café, découverte du rôle d’une chargée de mission cofinancement au CCFD-Terre Solidaire.
Dans un contexte où la liberté d’association est de plus en plus restreinte au Togo, le CCFD-Terre Solidaire soutient un projet mené avec 4 partenaires togolais dont SADD, SYNPHOT et UST. Ce projet, prévu sur une durée de quatre ans, vise à aider les associations et syndicats locaux à faire face à la répression, à observer les violations de leurs droits et à tenter de renouer le dialogue avec l’État.
Cependant, les obstacles sont nombreux, notamment en raison des entraves imposées par le gouvernement. Les autorités continuent d’imposer des restrictions aux syndicats et aux ONG, notamment par le biais de contrôles administratifs accrus et d’une répression ciblée contre les militants associatifs. Les nouvelles réglementations rendent plus difficile l’obtention d’autorisations pour organiser des réunions publiques ou des manifestations, ce qui entrave considérablement le travail des organisations de la société civile.
A l’automne 2024, une mission de suivi a été organisée afin d’évaluer les difficultés rencontrées dans la gestion du projet et d’assurer son bon déroulement. « L’objectif était de mieux comprendre les points bloquants tant sur le plan opérationnel, financier qu’administratif« , explique Lucile Pons.
Pour ce faire, un atelier de deux jours a rassemblé les quatre acteurs impliqués, permettant de faire le point sur l’état d’avancement et de vérifier si certaines activités étaient toujours pertinentes dans le contexte actuel.
L’idée était de leur faire savoir qu’un projet peut évoluer, précise Lucile, certaines activités qui ont été prévues au moment de l’écriture du projet ne sont peut-être plus nécessaires, ou possibles. Ce n’est pas figé.
Par ailleurs, plusieurs rapports d’organisations de défense des droits humains signalent une augmentation des cas d’intimidation et d’arrestations arbitraires de leaders syndicaux et associatifs.
Malgré ces obstacles, certaines initiatives locales tentent de maintenir un dialogue avec les autorités pour promouvoir un cadre plus favorable à la liberté d’association. Toutefois, le climat général demeure marqué par la méfiance et la crainte de représailles, limitant l’engagement des citoyens dans les actions collectives.
Quant à Lucile, chargée de cofinancement au CCFD-Terre Solidaire, elle insiste :
'' Je ne suis pas spécialiste du sujet de la liberté d’association au Togo. Cette expertise, ce sont les partenaires qui l’ont. Mon rôle est de venir détricoter avec eux les exigences des bailleurs, tout en leur montrant qu’ils peuvent faire évoluer le projet.''
Pour cela, la chargée de mission avait prévu un atelier de deux jours. Si l’exercice pouvait sembler fastidieux, la surprise fut grande à la fin de l’atelier : les partenaires se sont montrés très enthousiastes et reconnaissants du travail accompli.
Alors que l’on pouvait craindre un certain désintérêt, cet échange a permis de renforcer la cohésion et de redynamiser les efforts pour la liberté d’association au Togo.
Source: CCFD-Terre Solidaire